La rumeur courrait déjà depuis quelques mois, mais ce n’est qu’il y a quelques jours qu’elle s’est confirmée : YouTube entre en guerre contre les labels indépendants.

L’enjeu est énorme pour l’un comme pour l’autre. D’après l’Ifpi (International Federation of Phonographic Industry), 2013 a été la première année où le téléchargement en ligne de musique a marqué le pas. En effet le secteur de la musique en ligne est en grand bouleversement et on voit un basculement des internautes du téléchargement, vers le streaming en ligne. C’est pourquoi Google à travers YouTube cherche à s’insérer sur ce secteur en proposant un service de streaming en ligne, YouTube Music Pass, afin de concurrencer directement Deezer ou Spotify. Le service cohabitera avec le service gratuit habituel de YouTube. Il proposera, moyennement un abonnement mensuel, un contenu musical sans pub sur tous les supports (ordinateur, smartphone, tablette,…) ; il sera également possible d’écouter le contenu hors connexion.
Ainsi, 90% des labels auraient accepté les conditions des nouveaux services. En effet Google a pu négocier avec les grands labels (Sony, Universal et Warner) de manière isolé. En revanche pour les labels indépendants, ces derniers sont représentés de manière unique par une structure appelée Merlin. Et l’opposition se porte sur les conditions de rémunération proposées par Google. Elles sont qualifiées de « fortement défavorables » et « non négociables » par les labels indépendants. Un producteur déclare « YouTube propose des rémunérations inférieures de 10 % à celles proposées par Spotify, qui sont déjà parmi les plus basses du marché. En plus, les producteurs indépendants n’ont aucune avance, contrairement aux majors ».
Pour YouTube, le souci est de proposé un service payant, avec la même expérience que le service gratuit. Dès lors, le géant américain ne souhaite pas proposer des vidéos musicales sur son service gratuit qui ne seraient pas accessible sur son service payant. D’où l’annonce du vice-président de Google, également en charge de YouTube, de bloquer les vidéos des artistes appartenant à des labels indépendants qui n’auraient pas signé les conditions du service payant. YouTube étant le premier moyen d’accès à la musique gratuite dans de très nombreux pays, on comprend à quel point la menace est grande pour ces labels indépendants qui envisagent de porter le conflit devant la commission européenne. De nombreux artistes verront donc leurs vidéos bloqué sur le service gratuit, sont concernés de grands noms comme Adèle ou The Artic Monkeys.
Plusieurs organisations de producteurs indépendants s’insurgent contre les pratiques de Google jugées « indéfendable ». Néanmoins, le site de partage en ligne est en position de force. Un conflit, encore loin d’être terminé.