Depuis maintenant une cinquantaine d’années, des scientifiques étudient un quasar (entité la plus lumineuse de l’univers), nommé 3C273 et se situant dans la constellation de la Vierge. Celui-ci fut le premier découvert dans les années 60 et, comme tous ses semblables, il renferme un trou noir dont la température a pu être mesurée pour la première fois.
Une prouesse technique surprenante
Pour le rappel, un quasar est une galaxie très énergétique et distante qui apparaît comme une étoile. En fait, un trou noir super massif situé au cœur de la galaxie attire les étoiles. C’est d’ailleurs pour cela qu’on ne sait toujours pas si les quasars créent étoiles ou alors s’ils les aspirent.
Quoi qu’il en soit, le quasar 3C273 se situe à quelques 2 milliards d’années-lumière de notre planète Terre et a pu être étudié de très près par l’opération conjointe d’une équipe internationale qui a réussi un défi incroyable : ils ont créé un télescope virtuel de 160 000 km de diamètre ! Cet exploit a été possible grâce à l’agrégation des 3 télescopes distincts dont celui de Green Bank, le télescope de d’Abrecibo à Porto-Rico et le radiotélescope de 10 mètres de diamètre du satellite russe Radio Astron. Enfin l’antenne d’Effelsberg en Allemagne fait le reste du travail. En effet, c’est grâce à cette idée de combiner plusieurs instruments à la fois terrestres et en orbite que de telles performances ont pu être atteintes. C’est la première fois que des scientifiques sont parvenus à analyser et quantifier la température d’un trou noir, qui plus est à une telle distance.
La température d’un trou noir ? Un indice : chaud
Avec un tel équipement, l’équipe internationale a non seulement pu cartographier le quasar 3C273 avec encore plus de précision, mais elle a également étudié les jets émis par le trou noir et donc théorisé sa température. Vous voulez un indice ? Ça commence par 10 … et ça finit par milliard. Un trou noir génèrerait pas moins de 10 000 milliards de degrés Celsius ! À titre de comparaison, le soleil lui émet une chaleur de 6000° C en surface, et de 15 millions de degrés dans son noyau. Si notre soleil était à la même distance que l’est le quasar, on ne percevrait presque pas sa lumière, pour vous dire à quel point il est ridicule à côté de 3C273 …
Suite à cette découverte spectaculaire, un voile de questions se pose sur la communauté scientifique, et les astrophysiciens travaillent pour essayer de comprendre comment un tel phénomène est possible et tentent d’aller encore plus loin dans la compréhension de notre univers. Attention toutefois, à ne pas confondre avec un trou de verre. Un trou noir est un corps si dense et compact que son champ gravitationnel empêche toute forme de matière ou lumière de s’en échapper. Il attirerait donc les étoiles à proximité qui formeraient entre elles un quasar, et leur lumière combinée aboutirait ainsi à un tel éclat et une telle chaleur. Un trou de verre quant à lui est selon la théorie un objet qui relierait deux points distincts de l’espace-temps, aussi éloignés soient-ils, par une sorte de raccourci. On dit que l’espace-temps se courbe. On pourrait alors dans l’hypothèse voyager n’importe où (vers n’importe quelle époque) quasi instantanément.
Bref vous l’aurez compris, Matthew McConaughey ne risque pas d’attraper une insolation, pas de panique.