L’Organisation des Nations Unies a décrété que l’accès à internet est un droit pour tous
Vous en avez peut-être entendu parler, c’est aujourd’hui devenu officiel, l’ONU condamne les coupures internet et en fait une violation des droits de l’homme. Cette décision est disponible ici pour les anglophones et est soutenue par la France.
Pourquoi ne pas avoir de connexion internet est-il une atteinte aux droits de l’homme ?
L’ONU condamne « sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l’accès à l’information ou la diffusion d’informations en ligne, en violation du droit international des droits de l’homme ». Concrètement cela signifie que les droits qui s’appliqueraient hors ligne s’appliquent aussi en ligne, notamment la liberté d’information et d’expression, il est donc censé être interdit d’empêcher, perturber et de dissimuler la diffusion d’informations. Cette décision n’a pas d’aspect contraignant, il est juste demandé aux Etats de « s’abstenir de telles pratiques de les faire cesser » dans un contexte mondial difficile.
Dans quel contexte l’ONU a pris cette décision ?
Elle est principalement destinée aux pays qui abusent de la censure, comme on a pu le voir récemment. Selon Access Now qui s’occupe des droits numériques, les Etats auraient coupé internet à la population à 15 reprises en 2015 et déjà une vingtaine de fois depuis 2016. Les géants du web comme Google réalisent d’ailleurs des comptes rendus sur ces phénomènes.
Ces coupures de réseaux peuvent avoir diverses raisons, et ce sont en général les réseaux sociaux qui sont mis de côté comme on a pu le voir en Algérie pour le BAC et en Irak pour lutter contre la triche aux examens. La Turquie a fait de même après l’attentat d’Istanbul en juin pour éviter la diffusion de photos. Ce n’était pas la première fois, et dans plusieurs pays d’Afrique se sont au moment des élections qu’il est difficile de se connecter. En Chine, la population n’a pas accès aux réseaux sociaux internationaux et la Corée du Nord sélectionne les personnes qui peuvent accéder au réseau. La France quant à elle ne coupe pas internet mais censure des sites sans l’aval d’un juge en raison de la menace terroriste bien qu’elle soutienne la décision du conseil des droits de l’homme de l’ONU.