On aurait pu légitiment penser que l’ère de la robotique aurait épargné les productions intellectuelles. L’automatisation des procédés a en effet touché les secteurs du marché du travail nécessitant une force physique ; le robot venait remplacer la main d’œuvre. Chez Associated Press, on estime que les robots peuvent également remplacer des professions intellectuelle, et notamment le journalisme.

Le directeur technologique de Narrative Science, Kristian Hammond, prédisait en 2012 que 90% des articles de presse seraient rédigés par des robots d’ici une quinzaine d’année. Si cette prédiction est encore loin d’être réalisée, Associated Press s’inscrit dans cette tendance. Elle annonce que d’ici Juillet, une grande partie de ses articles économiques seront rédigés par des robots journalistes.
Le logiciel est issu d’une collaboration avec une entreprise spécialisée dans le domaine : Automated Insights. Ainsi, le rédacteur en chef de Associated Press prévoit que ces robots journalistes soient capables de fournir 4400 articles par trimestre pour chaque entreprise, contre 300 par mois à l’heure actuelle pour des journalistes humains.
Le logiciel aura pour fonction de traiter les informations qui émanent des entreprises, comme le chiffre d’affaire, le bénéfice ou l’évolution des ventes, et ensuite de les traduire de façon journalistique. L’analyse économique à partir des données brutes de l’entreprise sera toujours fournie par des humains experts en économie. Le rôle des robots va être dans la rédaction des articles afin d’en augmenter la production. Tous les articles produits par logiciel seront signé comme étant « produits automatiquement avec du contenu de Zacks ».
Associated Press ne prévoit pas de licencier ses journalistes mais de les affecter à des taches plus gratifiantes. Que ce soit l’analyse financière, la mise en perspective des données économiques ou la recherche de sujets inédits. Mais si aujourd’hui, le travail humain est encore nécessaire dans les productions intellectuelles, qu’en sera-t-il demain ? La robotique est déjà capable de remplacer le travail d’écriture qui est portant la base du travail d’un journaliste, alors on peut s’interroger sur le futur de ce métier, notamment si les prédictions de Kristian Hammond venaient à se réaliser.