Première mondiale à Angers : une opération du cerveau accompagnée par la réalité virtuelle

A Angers (Maine et Loire), un casque de réalité virtuelle a permis d’opérer une tumeur au cerveau de manière optimale. En effet, éveillé, le patient portait des lunettes de réalité virtuelle afin de pouvoir guider l’équipe médicale tout au long de l’opération  en fonction de ses réactions.

Enlever une tumeur cérébrale alors que le patient est éveillé et immergé dans la réalité virtuelle, une invention du futur ? Non, une première mondiale réalisée au CHU d’Angers dans le cadre du projet de recherche CERVO (Chirurgie Eveillée sous Réalité Virtuelle dans le bloc Opératoire).

projet CERVO avec réalité virtuelle

Le projet CERVO

Il y a 2 ans, le projet CERVO a vu le jour grâce à l’équipe de neurochirurgie du Pr Philippe Menei (CHU Angers) et le laboratoire Interactions Numériques Santé Handicap (INSH) dirigé par le Dr Evelyne Klinger à l’ESIEA (École d’ingénieurs en Sciences et Technologies du numérique).

Ce programme de recherche a pour objectif de créer un dispositif de réalité virtuelle adapté pour une utilisation en bloc opératoire. Ainsi, un casque de réalité virtuelle (matériel et logiciels) a été créé. Grâce à ce casque, il est possible de faire réaliser de petites activités au patient éveillé comme des tests de la cognition et du champ visuel tout en proposant de la relaxation hypnotique afin de le détendre.

Le principe de l’opération

L’utilisation de la réalité virtuelle permet de rendre des opérations délicates encore plus précises et devrait se développer dans les années à venir. Le principe de ce style de chirurgie éveillée consiste à utiliser une électrode pour stimuler certaines zones du cerveau avant d’intervenir dessus. Grâce au casque de réalité virtuelle, il est possible de tester la vision et le langage du patient. Ainsi, dès qu’une zone du cerveau est testée comme celle du langage, le patient doit parler (ou dire ce qu’il voit dans le casque) afin de vérifier s’il n’y a aucun trouble du langage. Dès qu’un problème d’élocution est remarqué, cela signifie que le chirurgien est à côté d’une zone importante qu’il doit préserver lors du geste opératoire.

Par ailleurs, grâce aux images que voit le patient dans le casque, le neurochirurgien peut déterminer exactement les zones du cerveau qui commandent la vue. Le Pr Philippe Menei a expliqué « De temps en temps vont apparaître dans la périphérie de son regard des objets lumineux, des images, c’est à lui de nous dire s’il les voit apparaître. S’il ne les voit pas alors que nous sommes en train d’inhiber une certaine partie de son cerveau (…) ça veut dire qu’il est important d’arrêter la procédure pour respecter cette zone du cerveau ».

Réalité virtuelle : test concluant avec un premier patient

Des opérations de neurochirurgie éveillée ont déjà été réalisées ces dernières années. En 2016, la réalité virtuelle a fait son entrée dans un bloc opératoire. Un patient atteint d’une tumeur au cerveau a ainsi pu être opéré grâce à la réalité virtuelle pour guider le neurochirurgien dans ses actes. La tumeur du patient était placée dans une zone sensible du cerveau, il y avait des risques de troubles de la vision et du langage. Par ailleurs, le patient avait déjà perdu un œil à cause d’une maladie d’où l’importance de prendre de multiples précautions. Cet homme qui a inauguré ce nouveau procédé, est actuellement en bonne santé. En effet, l’équipe médicale a déclaré que le patient allait très bien, 3 semaines après l’opération.

La réalité virtuelle ouvre ainsi la voie à des actes plus précis. Cela laisse envisager que des maladies neuronales jusqu’alors inopérables pourraient finalement être guéries.

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