L’annonce a surpris. Vendredi dernier, les États-Unis se sont déclarés disposés à renoncer au rôle central qu’ils exercent sur l’attribution des noms de domaine Internet via l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann). Basée en Californie, cette institution dépend du département du Commerce américain. « Le temps est venu de lancer un processus de transition », a déclaré le secrétaire adjoint au Commerce, Lawrence Strickling cité par l’AFP.
La compétence de l’ICANN, créé en 1998 sous l’égide de l’ex-vice président Al Gore, est contestée depuis des années par l’Union européenne et l’ONU mais jusqu’à présent, les autorités américaines ont su préserver leur tutelle sur la société, basée à Marina del Rey, en Californie. Le département du Commerce lâche donc la bride autour du cou de l’ICANN. Difficile donc de ne pas penser que ce relâchement est une des conséquences des écoutes de la NSA, qui ont tendu les relations diplomatiques entre les États-Unis et ses alliés.
Pour sa part, le président de l’Icann Fadi Chehadé a invité « les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les organismes impliqués dans Internet à travers le monde à nous rejoindre pour mettre en œuvre cette phase de transition », ajoutant que « toutes les parties prenantes méritent d’avoir voix au chapitre de façon égale dans la gestion et la gouvernance de cette ressource mondiale ».
Une conférence internationale sur internet doit se tenir au Brésil en avril, au cours de laquelle le patron de l’Icann a dit vouloir « atteindre un consensus sur un modèle de gouvernance globale de l’internet« . Il est certain, que des informations plus précises seront disponibles à l’issue de cette conférence.