La Commission européenne a infligé une amende de 2,42 milliards de dollars à Google (£ 2,1 milliards) pour avoir enfreint les règles antitrust de l’UE. Dans un communiqué officiel, la commissaire Margrethe Vestager affirme que Google a abusé de sa domination sur le marché en tant que moteur de recherche en donnant un avantage illégal à un autre produit Google, son comparateur de prix Google Shopping.
Une amende record
« Google a mis au point de nombreux produits et services innovants qui ont fait une différence dans nos vies », a-t-elle expliqué. « C’est une bonne chose. Mais la stratégie de Google concernant son comparateur en ligne ne visait pas seulement à attirer des clients en se basant sur la seule pertinence des résultats.
Au lieu de cela, Google a abusé de sa domination sur le marché en tant que moteur de recherche en faisant la promotion de son propre service de comparaison dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux des concurrents. « Ce que Google a fait est illégal en vertu des règles antitrust de l’UE ».
Selon la déclaration officielle de la Commission européenne, les pratiques illégales de Google ont eu un impact significatif sur Google Shopping et de creuser l’écart avec les services concurrents. En effet, la multinationale américaine a permis délibérément à son service de «faire des gains importants dans le trafic au détriment de ses rivaux et au détriment des consommateurs européens».
Compte tenu de la domination de Google dans la recherche Internet générale, celui – ci est obligé à présent de payer une amende de 2.42 milliards d’euros, soit deux fois plus que l’amende record antérieure accordée à Intel en 2009. » Cette amende reflète la nature grave et pérenne du comportement de Google », affirme la commissaire à la concurrence.
Une enquête difficile et longue contre Google
Au cours de la période sous enquête, 7 ans au total, le service de comparaison de Google a augmenté son trafic au Royaume-Uni, 35 fois en Allemagne, 19 fois en France, 29 fois aux Pays-Bas, 17 fois en Espagne et 14 fois en Italie. En contrepartie, le trafic vers des services comparatifs concurrents a été abandonné.
Le Conseil affirme avoir trouvé des preuves des sites Web concurrents démontrant une baisse de trafic globale de 85% au Royaume-Uni, jusqu’à 92% en Allemagne et 80% en France. D’après la commission européenne, ces évolutions ne peuvent s’expliquer par d’autres facteurs.
Une décision de la commission européenne historique
La groupe a ainsi 90 jours pour trouver ses propres solutions techniques et rentrer dans le moule, comme le précise Mme Vestager dans sa déclaration publique. « Cette décision oblige Google à changer son comportement ». Dans le cas contraire, Google sera astreint à des pénalités journalières, correspondant au total jusqu’à 5% du chiffre d’affaires mondial quotidien moyen d’Alphabet, société mère de Google. La décision de la commission européenne se caractérise ainsi par son ampleur, sa fermeté, ses implications pour l’Europe, et peut déjà rentrer dans l’histoire.